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Blättele 06 2016

Du 00/00/0000 au 00/00/0000

Agenda

jeudi 7 juillet 

à 18h30

Strasbourg

Stàmmtisch ASMA

Restaurant "Au cerf d'or"

9 juillet

Vignoble du Rangen

à Thann

Stage ASMA "Torchis" avec M. Martinez (sur inscription, voir rubrique "Stages & Formations" ci-dessous)

vendredi 22 juillet

à 18h30

Colmar

 

Stàmmtisch ASMA

(lieu à définir... consultez notre page Facebook)

 

Dans l'actualité

Le mot du président

Cher lecteur/lectrice de notre Blättele,
J’ai l’honneur de vous informer que le jeudi 12 mai 2016 le Comité, renouvelé lors de notre Assemblée Générale de Riquewihr du 1er mai, a décidé de m’accorder sa confiance en m’élisant au poste de Président de l’ASMA. Je suis fier de m’inscrire dans la continuité d’une histoire commencée il y a plus de 40 ans.

Niedersoultzbach
Afin de faire profiter nos membres de la nouvelle mouture de notre revue annuelle, le Blättel, paru le mois dernier, le Comité de l’ASMA a décidé d’un envoi massif de courriers à nos Adhérents mais aussi à nos anciens Adhérents. L’occasion d’inviter les personnes éloignées à revenir vers nous car la situation du bâti rural en Alsace nécessite la mobilisation d’un maximum d’énergies. Nous avons également choisi d’écrire aux principaux acteurs du Patrimoine en Alsace ainsi qu’aux Professionnels que notre Association recommande dans la rubrique « Partenaires et Ressources » de son site Internet. Enfin, c’est également aux principaux élus alsaciens que nous nous sommes directement adressés ; nos députés et sénateurs sont donc parfaitement informés des menaces qui pèsent sur le bâti rural en Alsace, pourtant plébiscité par les touristes !
Grâce à ceux qui nous ont précédés et aux bénévoles qui nous font aujourd’hui cadeau de leur temps, l’ASMA est devenue un acteur incontournable de la préservation du bâti rural traditionnel en Alsace. Particuliers et collectivités font appel à nos passionnés et professionnels bénévoles (artisans, urbanistes, ingénieurs, architectes) pour les aider dans leurs démarches de restauration dans les règles de l’art. Nos Stammtisch toujours très attendus poursuivent leur essor tous les mois dans le Bas-Rhin, mais aussi régulièrement dans le Haut-Rhin. Les collectivités nous sollicitent pour présenter notre Association, les enjeux de l’éco-rénovation ou les solutions qui s’offrent à elles pour protéger leur patrimoine dans leur règlement d’urbanisme.

IMG_4051Plus que jamais, notre Association fait de la « Sauvegarde » une priorité impérieuse. Un important travail de référencement des bâtiments menacés en Alsace est en cours d’élaboration grâce à un réseau de Sentinelles qui veille sur le patrimoine dégradé ou abandonné, et une cinquantaine de dossiers sont ouverts et gérés à travers toute l’Alsace. La pédagogie est toujours privilégiée et représente l’essentiel de nos efforts ; nous nous évertuons toujours à trouver des solutions crédibles à une démolition, tenant compte des intérêts de chacun. Mais, au-delà de la prévention toujours privilégiée, l’ASMA est aussi montée régulièrement au créneau, à l’attaque lorsque la situation l’exigeait, tant dans les médias qu’en gagnant le respect par le Droit. Sans intervention de notre Association, plusieurs bâtisses remarquables auraient été rayées de la carte d’Alsace dans l’indifférence.
Forte de ses réussites et nombreux relais médiatiques, l’ASMA est donc en pleine croissance et soigne sa communication. La richesse de la nouvelle version du Blättel en est un bel exemple, complété par le Blättele régulier dont vous êtes destinataire.
Quant à la page Facebook de l’Association qui vient de dépasser les 4000 « fans », son succès est une preuve que les enjeux du patrimoine alsacien concernent également les jeunes générations.

Tout ce travail représente un investissement bénévole conséquent. Rappelons-le, l’ASMA est une Association totalement indépendante. Elle vit uniquement des cotisations de ses Membres et des publicités d’artisans que nous avons commencé à développer cette année. Pour continuer cette aventure, nous aurons besoin de nouveaux soutiens, particuliers ou entrepreneurs, prêts à appuyer notre dynamique et nos projets.

Nous comptons ainsi sur vous, cher abonné de notre Blättele, pour continuer à éveiller les consciences. N’hésitez pas à inviter votre entourage à s’abonner à notre newsletter, à nous contacter si vous envisagez un engagement concret à nos côtés en fonction de vos envies et compétences (l’organigramme ci-dessous vous détaillera les Commissions), à réaliser un don ou adhérer si ce n’est pas déjà le cas.

C’est l’Alsace entière qui vous saura gré de votre soutien. Merci à vous !

Benoît Josseaume,
Président de l’ASMA

L'Isolation Thermique Extérieure, affaire définitivement classée?

De nombreuses Associations se sont mobilisées pour dénoncer la catastrophe qui serait associée à la systématisation de l'ITE (Isolation Thermique Extérieure) sur le bâti ancien.

Le décret n°2016-711 du 30 Mai 2016 pourrait nous rassurer, notamment à la lecture des éléments suivants :
« Art. R. 131-28-9.-I.-Les dispositions des articles R. 131-28-7 et R. 131-28-8 ne sont pas applicables dans les cas suivants :
« 1° Il existe un risque de pathologie du bâti liée à tout type d'isolation. Le maître d'ouvrage justifie du risque technique encouru en produisant une note argumentée rédigée par un homme de l'art sous sa responsabilité ;
(...)
« 4° Il existe une disproportion manifeste entre les avantages de l'isolation et ses inconvénients de nature technique, économique ou architecturale, les améliorations apportées par cette isolation ayant un impact négatif trop important en termes de qualité de l'usage et de l'exploitation du bâtiment, de modification de l'aspect extérieur du bâtiment au regard de sa qualité architecturale, ou de surcoût.
« II.-Sont réputées relever de la disproportion manifeste au sens du 4° du I les situations suivantes :
« 1° Une isolation par l'extérieur dégraderait significativement la qualité architecturale. Le maître d'ouvrage justifie de la valeur patrimoniale ou architecturale de la façade et de la dégradation encourue, en produisant une note argumentée rédigée par un professionnel mentionné à l'article 2 de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l'architecture".

Cependant, si cet article permet de ne pas isoler par l’extérieur dans tous les cas que l’on voulait, tout dépend qui interprètera cela.
Il s’agit d’exemptions à la règle qui reste finalement, l’obligation d’isoler par l’extérieur ! Ni le maire ni l’ABF ne pourraient donc le refuser ?
Les commerciaux vont naturellement s’engouffrer dans cette règle pour vendre de l’ITE partout, et personne n'aura intérêt alors à mettre en avant ces exceptions.
Personne.. Sauf nous, amoureux de nos bâtisses ancestrales; nous savons qu'une ITE non seulement portera gravement atteinte à l'esthétique de la maison et du village dans lequel elle est située, mais en plus lui portera gravement préjudice.
Car rappelons-le, l'ITE est (très) généralement composée de matériaux non adaptés au bâti ancien et peu (voire pas) perspirants que ce soit au niveau de l'isolant ou du parement. La maison ancienne se trouve donc enfermée, sans possibilité de respirer et, non seulement la pérennité de son isolation est fortement discutable, mais en plus elle se dégradera.. Jusqu' à pourrir sur place!

Bien sûr, il est souvent souhaitable et toujours possible d'isoler sa maison, mais pas de cette manière.
Notre Association est tout à fait compétente pour vous conseiller d'une manière rigoureuse et désintéressée sur les matériaux et les mises en oeuvre adaptés.
Alors, attention aux entreprises incompétentes en la matière et leurs commerciaux démarchant dans nos villages : parlez-en à vos proches, à vos amis et vos voisins.
Non à l'ITE, oui à une réflexion globale pour une restauration pérenne, respectueuse de la maison, du bien-être de leur propriétaire et... de leur portefeuille!

 

Loi Cap : Un boulevard pour la France moche?

Une des (nombreuses....) explications de l'évolution dramatique de nos coeurs de village et bourg.
Encore une preuve de plus, s'il en fallait, que l'investissement personnel et associatif est important, mais ne saurait remplacer une nécessaire prise de conscience politique.
http://www.telerama.fr/scenes/loi-cap-un-boulevard-pour-la-france-moche,143735.php

Cap

Rêve de gosse 

Des membres de l'ASMA ayant reçu la médaille d'Or 2016, mis en lumière dans un article (très intéressant) des DNA!
Une reconnaissance largement méritée, pour ce couple vaillant, qui a su merveilleusement redonner vie à cette maison de pêcheur de 1568. Le respect de la tradition, des matériaux naturels, de la récupération, de l'intelligence, une sensibilité évidente, beaucoup de courage et de passion...
Comme quoi, à coeur vaillant, rien d'impossible! 🙂

apres

L'article des DNA
http://c.dna.fr/actualite/2016/06/10/reve-de-gosse

Il en a toujours rêvé… Et puis un jour il l’a fait ! Ébéniste de métier, Franck Heini a entièrement restauré l’ancienne maison de son grand-père, datant de 1568. Dans un respect des traditions et avec une passion qui viennent de lui valoir une médaille d’or de l’Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne.

L’image a tout de la carte postale de la famille idéale. Ce mercredi en fin d’après-midi à Ohnheim, l’air est doux. Dans le jardin fraîchement empelousé, Célia, deux ans, profite de la balançoire poussée par sa mamie. Une carafe d’eau fraîche attend sur la table basse du salon de jardin qui jouxte l’entrée de la superbe maison alsacienne datant de 1568. Seuls quelques moustiques aussi précoces qu’agressifs viennent troubler la quiétude printanière…

Difficile d’imaginer qu’il y a quelque temps encore, le jardin était en friche et la maison en ruine – ou presque. Et que ce n’est qu’à la volonté et au travail acharné de Franck Heini et de sa compagne Sophie Henry qu’elle doit sa renaissance. « Ici, c’était la maison de mon grand-père. Depuis tout petit, je savais que je la rénoverais. C’était un rêve de gosse. Je ne sais pas l’expliquer, mais j’étais sûr que je le ferais et qu’elle ne disparaîtrait pas, comme d’autres… », explique Franck.

Certains pensaient qu’elle avait brûlé

Ébéniste de formation, il a emménagé en 2009 dans une maison « rustique, mais habitable » de 120 m2 au sol. Début 2010 elle ne l’était plus – habitable – et le couple a dû prendre une location, en pensant que ça ne durerait pas. « Au départ, on voulait faire quelques travaux sur les colombages extérieurs », explique Franck. À l’arrivée et au fil des surprises, la maison a été entièrement désossée. « On a même gratté sur 40 centimètres de profondeur. » Sans murs, ni toiture, elle faisait peur. « Certains venaient même nous voir en pensant qu’elle avait brûlé », se souvient Sophie Henry.

pendant

« Au final, on aura tout refait, résume Franck. Dans la tradition, parce que de par mon métier, j’aime bien ce qui est propre et carré. » De la date de sortie au retour du couple, il se sera écoulé quatre ans. Finitions comprises, ça fait cinq ans de travaux. « J’y passais toutes mes soirées et tous mes samedis », se souvient le maître des lieux, un rien nostalgique. Seuls les dimanches – « à l’exception de trois, en tout et pour tout » – échappaient aux travaux. Un minimum vital.

Car ici, mis à part l’ossature de la toiture et les colombages extérieurs, confiés à un charpentier, tout a été « fait maison », avec les conseils de quelques spécialistes et l’huile de coude d’une poignée de proches. « Les tuiles, on en a acheté des lots sur le Bon Coin ; on les a brossées une par une, avant de les remettre en place, à raison de 15 000 exemplaires », détaille Sophie. La terre provenant d’un ami ayant creusé sa cave et la paille des agriculteurs du coin ont été transformées en torchis et sont venues constituer les murs extérieurs. Il y a douze ballots de paille sur la maison.

En revanche, pas un gramme de ciment. La dalle a été réalisée à base de chaux, de chanvre et de brique pilée. Les murs intérieurs sont en béton de chanvre ; les tommettes récupérées à l’étage – qui accueillait à l’époque un fumoir et servait de réservoir à grains – ont été réutilisées dans la salle de bain ; les anciens planchers en bois sont venus habiller les plafonds ; les murs ont été recouverts d’un enduit à base de colle de peau de lapin et de pigments naturels…

« C’est un peu comme avoir décroché une médaille d’or aux JO »

« Autant de matériaux antibactériens, qui permettent à la maison de réguler son humidité », précise Franck Heini, qui s’est découvert au fil du chantier des talents d’électricien et de plombier. Autant d’économies réalisées, aussi, pour ce couple de trentenaires passionné qui ne s’est jamais découragé.

Et au bout… Un nid pour la petite famille – Franck et Sophie ont emménagé ici en mai 2014, alors que leur fille n’avait que deux mois. Et même « Le Graal », à savoir la médaille d’or décernée par l’ASMA (Association pour la sauvegarde de la maison alsacienne) lors de son assemblée générale, en mai dernier. « Pour moi, c’est un peu comme avoir décroché une médaille d’or aux JO », résume Franck.

Au bout aussi, déjà, une furieuse envie de recommencer, même s’il faut savoir raison garder. Pour l’heure – et pour éviter qu’elle ne soit rasée au profit du parking prévu en lieu et place –, Franck a démonté une petite maison à colombages du côté de Limersheim, qui trône désormais en kit quelque part au fond du terrain. En attendant peut-être un jour de l’aider à renaître…

Valérie Walch

--> Un grand merci à cette journaliste qui a au la sensibilité nécessaire pour retranscrire la beauté de cette démarche (encore) hors du commun.

 

Nos maisons alsaciennes, quelle place dans l'économie de la région?

​Rappelons-le, le tourisme est un pilier extrêmement important de l'économie alsacienne. Quand on évoque nos atouts lors de conversations avec des touristes, nos amis ou nos familles venus découvrir l'Alsace, la beauté de nos villages revient sans cesse.
A l'ASMA, il nous apparaissait donc évident d'intégrer la logique économique dans le cadre de la défense de notre patrimoine rural.

Et pourtant, les choses ne sont pas si simples... Combien d'élus, de collectivités ou d'organismes (dont l'Agence de Développement Touristique contactée récemment) semblent en douter? Et, s'ils étaient véritablement convaincus par cette assertion, ne devraient-ils pas réfléchir à la mise en place d'une politique enfin efficace (règlement d'urbanisme, documents pédagogiques à diffusion large, aides financières etc) en faveur de la protection de notre patrimoine?
Le rapport ​​officiel d'Avril 2016​​ de l'​​Observatoire du Tourisme en Alsace ​​( téléchargeable à cette adresse : ​http://www.clicalsace.com/fr/thematique/chiffres-cles-bilans/chiffres-cles-du-tourisme-en-alsace)​ ​​ nous confirme pourtant très clairement cela : les "villes et villages typiques" sont la première raison de visite des touristes, même pendant la période hivernale!

Et à ceux qui pourraient répondre, et à juste titre, que les secteurs ruraux bénéficiant de ce tourisme se situent essentiellement sur la Route des Vins, nous avons un argument assez simple : Si les touristes tombent sous le charme de ces villages, pourquoi n'en serait il pas de même concernant le Sundgau, le Pays de Hanau, l'Outre-Forêt...? Une politique exemplaire alliant protection du patrimoine et développement touristique responsable permettrait d'étaler les flux de touristes, et d'en faire profiter l'intégralité de notre territoire qui recèle des joyaux souvent inconnus des visiteurs.

C'est ce qu'on pourrait d'ailleurs vraiment appeler l'éco-tourisme, terme très à la mode en ce moment. Car, au-delà des émotions suscitées par notre patrimoine, son existence est extrêmement importante ​​ pour répondre aux défis de notre siècle : densification des coeurs de bourg, mixité sociale et générationnelle, lutte contre l'étalement urbain et le grignotage de terres agricoles, valorisation des matériaux naturels et des savoir-faire locaux non délocalisables, mais aussi attractivité touristique et donc développement économique!
La boucle n'est elle pas bouclée, le plus logiquement du monde?
Gageons que nos responsables politiques en prennent conscience avant qu'il ne soit trop tard, car la situation de ce bâti ancien est alarmante.

L'ASMA, forte de son expérience de terrain et grâce à ses nombreux membres et professionnels bénévoles répartis sur tout le territoire, est plus que jamais dans le réel et propose des solutions crédibles. Elle invite donc tous les acteurs du monde associatif, professionnel et politique à la rejoindre pour porter haut et fort la nécessité d'un plan d'urgence efficace en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine rural.

Observatoire du Tourisme en Alsace - Enquête clientèle Avril 2016 - Extrait (4)

 

 

 

La chronique de Marc Grodwohl

 Arlequineries

Le précédent billet parlait de cœurs et d’étoiles peintes sur des enduits de maisons paysannes. On ne sait pas quand elles furent peintes et pas davantage si des motifs de genre étaient, à des époques données et statistiquement parlant, très nombreux. Peut-être leurs auteurs étaient-ils traités de fous par leurs voisins, et ont-ils pu agir grâce à l’impunité accordée aux idiots de village. Qu’importe, leur rareté actuelle et leur état de dégradation avancée confèrent à ces fragments de décor tous les attributs de l’ « authenticité » et par bonheur il s’est trouvé des bénévoles pour les conserver et restaurer spontanément.
Cela invite à regarder d’un autre œil les décors contemporains sur les maisons à pans-de-bois, en particulier les arlequineries. Ce néologisme formé pour la circonstance désigne l’habillage des maisons en costume d’Arlequin. Dans cet art dont les exemples sont peu nombreux, les lignes des pans de bois constituent les coutures des pièces colorées chacune différemment. Contrairement au patchwork, c’est la structure ou l’idée de la structure et non les morceaux qui orientent le dessin.
J’en donne deux exemples et suis volontiers preneur d’autres que pourraient m’indiquer le lecteur. A Magstatt-le-Haut, l’habitant a peint chaque panneau d’une couleur différente, vive et soulignée d’un liseré blanc le long des poutres. On peut douter qu’un coloriste professionnel du patrimoine se soit mêlé de la chose, mais elle est intéressante et drôle. Dans un côté d’une rue peu passante, elle n’agresse les yeux de personne et ménage une surprise. On a le droit de la trouver laide, mais l’est-elle davantage que les rues carnavalesques de certains de nos villages touristico-viticoles ?

Magstatt-le-haut

Magstatt-le-haut

Second exemple sur la rive allemande du Rhin, à Wittenweier, où l’originalité est revendiquée dans la très jolie rue du village, face à l’église. On est face à quelque chose de moins brut et spontané qu’à Magstatt-le-Haut. L’exécution est soigneuse et résulte peut-être d’un dessin préalable. Apparemment le problème esthétique à résoudre était le déséquilibre du massif pignon en pan de bois par rapport au rez-de-chaussée en maçonnerie, ce qui est un cas assez fréquent. Généralement, lors des remises en peinture, on a tendance à sur-souligner la partie en pan-de-bois en y apposant les couleurs les plus voyantes, et à neutraliser la partie en colombage. Le parti adopté ici est exactement inverse et donne lieu à une arlequinerie sur le pourtour du rez-de-chaussée qui trouve son écho sur la clôture en lattes et différents objets dans le jardin.

WittenweierOn aura compris que je ne fais pas de ces choses un modèle. Mais l’idée de rapiéçage un peu enfantin de ces petits bouts mis ensemble est touchante. Un peu comme si la vie d’une maison, de ses habitants à travers les temps, était faite de mille fragments de tonalités différentes que l’on essaie de recoudre, sans sortir néanmoins du cadre donné par les colombages. Il y a là une sorte de retour aux sources de ce qui fait l’insaisissable singularité d’une maison. Et, pour le moins que l’on puisse dire, une grande liberté par rapport aux conventions en vigueur.
Ces écarts par rapport aux normes du bon goût des uns qui est le mauvais goût des autres nous intéressent : ils stimulent notre réflexion sur l’intégration du patrimoine à la modernité. Nous sommes tellement à court d’idées nouvelles que chercher du côté de la « pensée sauvage », de ceux qui créent avec ce qu’ils ont matériellement et intellectuellement à portée de mains, n’est pas une perte de temps. C’est en tous cas, une source d’étonnement face à tant de fraîcheur. On a l’impression que ces personnes habitent la maison qu’ils ont dessinée et donc rêvée à l’âge de cinq ans, la maison poétique qui seule résiste à l’envahissement de la maison-marchandise.

Internet : www.marc-grodwohl.com
Pour réagir à ce billet : marc.grodwohl@orange.fr

 

Stages et formations

Stage ASMA "Torchis" / Samedi 9 Juillet à Thann

C'est près de Thann, sur le prestigieux vignoble du Rangen, que l'ASMA vous propose ce stage torchis. La journée sera dédiée aux différentes techniques de fabrication et de mise en oeuvre du torchis dans un petit cabanon de vigne appartenant à M. Schnebelen, du Clos de la Chapelle Saint-Urbain (Patron des vignerons) http://www.closdelachapelle.fr/.
Notre formateur sera M. Martinez, artisan spécialisé dans la construction écologique et la restauration de l'habitat traditionnel http://www.habiterre.free.fr/.
Tout au long de la journée, théorie et pratique se mêleront naturellement à l'avancée du chantier; notre formateur répondra à toute vos questions et vous guidera dans la mise en oeuvre.

La cabane du Rangen

Programme de la journée :
- 8h45 rendez-vous à Thann, au parking Bungert (en face de la tour des sorcières, près de la Thur)
Nous covoiturerons ensuite pour nous rendre sur le site du cabanon de vigne, sur les hauteurs de Thann.
Les miroirs (entre les colombages) seront vides; nous créerons des rainures dans ce colombage pour pouvoir faire rentrer les palançons et créer un treillis afin de fixer le torchis.
Nous réaliserons des palançons (chêne, frêne..) et lattes à fixer entre les colombages.
Puis nous tresserons avec du bois flexible (noisetier, frêne ou saule fraîchement coupé) entre les palançons.
- déjeuner : Pique-nique dans les vignes
- après midi : Préparation du torchis
composé de terre argileuse (loess, terre locale aux propriétés très intéressantes pour réaliser du torchis), de paille et d'eau.
Mélange à la main et aux pieds.
Application sur le treillis que l'on a constitué en bois entre les colombages.
Ensuite réalisation de motifs pour faire adhérer l'enduit qui le recouvrera.

Informations utiles :
- se munir de bottes et éventuellement de gants
- tarif 50€ pour les adhérents de l'ASMA, 70€ pour les non-adhérents.
- apporter son pique-nique.
- information et réservation (obligatoire) à contact@asma.fr ou 07.86.20.53.88

Retour sur le stage ASMA "Enduits extérieurs à la chaux" du Samedi 18 Juin

stage_chaux

Une vraie réussite ce stage pour cette journée du Patrimoine de Pays et des Moulins... On est passé entre les gouttes, on a appris des tas de choses et on s'est tous retrouvé pour déjeuner dans un cadre enchanteur... Que demander de plus?
Le stage ASMA "Enduits extérieurs à la chaux naturelle" à Dossenheim-sur-Zinsel du Samedi 18 Juin s'est déroulé sous les meilleurs auspices :
- un public nombreux et attentif
- la présence d'un formateur de talent (M. Tourtebatte)
- Sylvain Boehm notre chauffournier alsacien nous a fait le plaisir de nous rendre visite (http://chauxboehm.fr/)
- Monsieur le Maire de Dossenheim-sur-Zinsel Daniel Bastian nous a honorés de sa présence pour une bonne partie de la formation
- de la pluie pour la théorie et le soleil qui pointe le bout de son nez pour la pratique...
Un déjeuner / pique-nique convivial dans un cadre idyllique (un moulin qui fait aussi gîte http://www.gite-du-pecheur.fr/ ) en compagnie des participants et de tous les intervenants a permis d'échanger sur de nombreux sujets.

Un grand merci à l'organisateur Jean-Christophe Brua (Architecte du Patrimoine et Architecte-Conseil de l'ASMA), à M. Tourtebatte notre formateur pour son expertise et sa gentillesse, à Monsieur le Maire Daniel Bastian (Vice-Président du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord) pour sa conscience des enjeux urbains et patrimoniaux, à Sylvain Boehm pour la chaux remarquable qu'il produit et ses conseils avisés, ainsi qu'à tous les participants.

 

Maisons en danger - Commission Sentinelles

 

Wolfisheim : Et on démolit, encore et encore ...
Une bien sinistre fin à Wolfisheim pour ce corps de ferme parfaitement restaurable.... Qui crée un trou béant au coeur du village.
Mais qu'on se rassure, il fera bientôt place à un parking "paysager".
Article des DNA à ce sujet : http://c.dna.fr/edition-de-strasbourg/2016/05/13/la-maison-bientot-demolie
On peut notamment y lire que cela "permettra de « créer de l’espace au centre du village » densifié par des opérations de logements sociaux ces dernières années."
Alors si on comprend bien, on surdensifie, et du coup pour rattraper cela, on rase les anciennes maisons existantes pour "créer de l'espace"... Enfin créer un parking.
Alors que ces petits corps de ferme, avec leur dépendance, sont eux-mêmes le tissu urbain villageois; parfaitement restaurables et aménageables, ils devraient être une base de bon sens d'une densification mesurée des coeurs de bourg subissant une forte pression foncière.
Mais ça, certains élus le comprendront peut-être quand il sera trop tard...

Wolfisheim

 

Réunion annuelle de la Commission
Une fois par an, la Commission Sentinelles se réunit pour faire le point. L'occasion d'aborder l'année écoulée, les échecs dont on apprend beaucoup mais aussi les réussites qui nous apportent du baume au coeur.
C'est aussi le moment où on dessine le chemin de l'année à venir, notre stratégie, nos priorités.
Si tout ne peut être communiqué dans cette newsletter, certaines choses peuvent être signalées : quand un démolition nous paraitra trop grave, que nous proposerons des alternatives crédibles et que nous n'aurons pas de retour, nous systématiserons dans un premier temps les recours gracieux; et en cas de rejet , nous étudierons au cas par cas la pertinence de déposer un recours contentieux.
C'est pourquoi nous lançons un appel : Si vous êtes avocat, juriste spécialisé dans l'urbanisme et que vous pouvez nous accorder un peu de temps, votre expertise bénévole nous serait très précieuse.
Nous nous tournerons également vers les agences immobilières afin de les sensibiliser et d'évoquer nos conseils bénévoles (lors de Stammtisch) dont elles pourront parler aux acquéreurs potentiels de maisons anciennes.
Enfin, nous continuerons à développer le réseau des Sentinelles dans le cadre de notre inventaire général des maisons en danger.

 

 

Nambsheim
Cet ensemble extraordinaire, dont l'âme est restée intacte, attend toujours celle ou celui qui lui redonnera vie :
https://www.patrice-besse.com/chateaux-a-vendre/alsace/maison-village-rhin/

Nambsheim

 

Saessolsheim
Il en est de même pour ce corps de ferme aux proportions hors du commun, ayant conservé de nombreux éléments d'authenticité :
https://www.patrice-besse.com/maisons-de-caractere-a-vendre/alsace/strasbourg-18eme-siecle-dependances-a-restaurer/

saessolsheim

 

Remerciements
La Commission Sentinelles tient à remercier : remerciements
- nos Sentinelles à travers toute l'Alsace, nous relayant quotidiennement l'adresse précise de maisons en danger (abandonnées, dégradées...) afin d'enrichir notre base de données.
- nos membres de la Commission, notamment nos professionnels bénévoles (ingénieurs, architectes, urbanistes...) qui travaillent au quotidien pour nous, résolvent des questions complexes et offrent leur expertise bénévole à notre Association. Cela nous est extrêmement précieux. Merci particulièrement à Sylva, Raphaëlle, Denis, Rémy, Jean-Christophe et Marjolaine que nous avons le plaisir d'accueillir dans l'équipe : grâce à eux, le "petit" patrimoine rural de notre région, si malmené, dispose de grands défenseurs, et plus encore d'admirables ambassadeurs.

 

L'inventaire général des maisons en danger
Cet inventaire fait beaucoup parler de lui, et c'est normal ! Car au-delà de la crédibilité qu'il apporte à notre signal d'alarme concernant l'état du bâti ancien, il permet de sensibiliser le grand public, et de cibler les dossiers ou les communes prioritaires.
Et c'est grâce aux Sentinelles qu'il existe: réparties à travers toute l'Alsace, elles nous envoient par courriel, facebook, sms ou appel téléphonique des adresses précises de maisons sur lesquelles nous devons veiller.
Cet inventaire comporte aujourd'hui plus de 700 maisons en danger, et nous estimons qu'il en existe plus du double.
Ces maisons sont rigoureusement répertoriées avec les informations suivantes : adresse précise, parcelle cadastrale, état du bâtiment, époque de construction, vulnérabilité foncière, risque de démontage, périmètre monument historique, dossier photo, demande d'inscription envisageable, intérêt patrimonial, code couleur de vigilance, et informations diverses (contacts sur place, problématique associée etc).

inventaire général
Pour des raisons de protection de la vie privée, ce fichier est strictement réservé aux membres du Comité pour une gestion interne. Une extraction partielle sera éventuellement envisageable dans le cadre d'une communication ciblée, qui n'est pour l'heure pas d'actualité.

Aspach-le-Haut : recours gracieux contre le permis de démolir
Vous souvenez-vous de cette demeure du 18e à Aspach-le-Haut? Une des dernières maisons anciennes ayant survécu à la guerre de 14/18, en pans de bois et maçonnerie, parfaitement restaurable... Eh bien la commune l'a acquise et veut la démolir.
Nos professionnels bénévoles se sont déplacés sur site et ont entendu les besoins légitimes de la commune en matière de stationnement notamment.
Tenant compte de ces éléments, des alternatives crédibles lui ont été présentées.
Mais la réponse fut sans appel : elle sera démolie "pour répondre à une réalité pour notre commune dont la population a triplé depuis 30 ans".Aspach-le-Haut
La population triple, du coup on rase des maisons : au-delà de cette relation de cause à effet dont nous peinons à comprendre le sens, cette décision causera gravement préjudice au tissus urbain et au patrimoine de cette commune, alors que des solutions existent.
C'est pourquoi, avant la fin de la période de délai de recours des tiers, notre Association a envoyé un recours gracieux au Maire de la commune, lui demandant le retrait de ce permis de démolir.
Nous souhaitons associer les habitants aux réflexions concernant les enjeux d'un urbanisme responsable pour leur quotidien, comme pour les générations futures. Une étude sérieuse doit être effectuée par la commune avant de procéder à une "tabula rasa" aux conséquences irrémédiables.
Naturellement, nous vous tiendrons informés des suites du dossier.

Mais il y a toujours Weitbruch, Burbach, Eguelshardt, Weyersheim, Benfeld, Bollwiller, Bernardswiller, Rixheim... Et une cinquantaine d'autres gérés au quotidien, dont de nombreux ouverts récemment grâce à vous.
Rejoignez l'aventure, devenez Sentinelle !
Contact : sentinelles@asma.fr ou 06 95 73 17 23

Le (fameux) camouflage de la sablière basse

Regardez cette superbe maison proposée à la vente, située à Gambsheim, avec ce balcon typique du secteur.
https://www.leboncoin.fr/ventes_immobilieres/980135478.htm?ca=1_s
Mais.... Où sont passées les sablières basses?!
(poutre horizontale tout au bas de la maison et sur laquelle la structure en pan de bois repose)
Un petit jeu à faire dans vos villages : y compter le nombre de maisons qui ont ce problème.
Souvent malmenées ou cachées... Elles pourrissent et la maison, en plus de prendre l'humidité, s'affaisse.
Elément structurel indispensable, elle est aussi emblématique des lacunes que nous avons tous en matière de restauration de base.Gambsheim sablière

De nombreuses personnes pensent bien faire et "renforcer la maison" en camouflant la pauvre sablière derrière une montagne de béton.
Plus aberrant encore, de nombreuses communes refont leur voirie, surélèvent la chaussée et recouvrent cet élément structurel indispensable d'un épais macadam étanche qui l'étouffe.
Ensuite, elle pourrit… La maison s'affaisse... Et on prend peur!
Heureusement, une sablière basse se change, et plus facilement qu'on ne le croit!

Amateurs de cette splendide maison et de toutes celles qui pourraient rencontrer ce problème, tournez-vous vers nous :​ on vous donnera de précieux conseils.

Adopte . . . Une maison alsacienne !

Régulièrement sur Facebook, nous publierons une liste (non exhaustive) des annonces immobilières de maisons anciennes avec cette chouette illustration.
Pour tous les budgets, avec des travaux ou sans, aux quatre coins de l'Alsace... Les offres ne manquent pas.
Ci dessous, vous voyez l'illustration, mais également l'audience de notre page Facebook : plus de 45 000 personnes ont été atteintes!adopte fb

 

Ailleurs

 

Sortie du livre "Châteaux et demeures nobles de Moselle"

Anthony Koenig et Noomane Fakhar, nos amis de Maisons Paysannes de France en Lorraine, nous proposent un livre de grande qualité dont le titre nous fait déjà rêver.
Publics ou privés, de l'extérieur jusqu'à l'intérieur, visitables ou joyaux tenus secrets... l'ouvrage vous invite à découvrir 24 châteaux célèbres ou totalement méconnus de Moselle.
La Moselle recèle de nombreux châteaux dont les richesses et la beauté font écho à leur diversité, héritage d’une histoire complexe et de terroirs variés, aux confins de différentes cultures.
De la couronne de demeures de plaisance du Pays Messin aux joyaux perdus des campagnes, c’est une invitation à découvrir la Moselle comme on ose peu la regarder. La splendeur des lieux force aussi l’admiration pour ceux qui les préservent et nous incite tous à prendre conscience de la nécessité de les sauvegarder.Châteaux et demeures nobles de Moselle
Cet ouvrage se concentre essentiellement sur les édifices bâtis de la Renaissance à la fin du siècle des Lumières afin de conjuguer la monumentalité de l’architecture et un certain art d’y vivre. Nous avons privilégié les plus représentatifs au regard de l’architecture, de l’histoire, des matériaux ou encore des paysages qui en constituent l’écrin. De la vallée de la Moselle au piémont des Vosges du Nord, on découvre des trésors parfois célèbres (châteaux de la Grange, de Pange…) mais souvent méconnus (château de Romécourt, de Lue…). Face à certains sites incontournables la sélection s’est élargie au Moyen Âge (châteaux de Manderen et de Sierck) mais aussi à la période de l’annexion allemande (château de Landonvillers et palais du Gouverneur de Metz) dont les oeuvres sont atypiques et très spécifiques au territoire.

Avis aux amateurs de belles pierres mais aussi de beaux intérieurs...
http://pli.louis.free.fr/fichelivre.php?index=171

Bientôt les vacances...

Cet été, partez comme bénévole dans les Carpates !​
​Comment allier petit budget, restauration de bâti ancien, découverte d'une autre culture et aventure? ​
​Eh bien, en partant par exemple en Roumanie avec l'association Remparts :
http://www.rempart.com/actu-partez-comme-benevole-dans-les-carpates/16847Cartisoara

 

Carnet d'adresses

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